Dernière mise à jour 15 décembre 2018
C. de la Monneraye a été le premier à envisager une voie romaine reliant Locmariaquer à Castennec. [1, p. 38]. L. Marsille considère également qu'une telle voie est probable [2, p. 43]. Locmariaquer était une ville gallo-romaine importante. Il y avait un théâtre et un aqueduc y amenait l'eau de plus de 10km. En plus d'une liaison avec Vannes, il devait y en avoir d'autres, celle avec Castennec étant l'une d'elles.
D'après L. Marsille, on reconnaissait encore la voie à Locmariaquer en 1847, principalement entre le bourg de le pont du Len (Pont er Lenn). Elle passait au sud-est du village du Nélut (Nélud). A Pont er Lenn la route pavée avait une largeur d'environ 11m.
Elle arrivait à Auray par Mané Justice et le château de Kerléano. Elle passait près de la chapelle Saint-Cado. Après Auray, L. Marsille indique qu'elle suivait le chemin pavé qui va de la gare au Champ des Martyrs. Elle continuait ensuite vers Saint-Dégan. L. Marsille signale un chemin de 10 à 11 mètres de large dans la lande à l'est de Saint-Guérin.
A Saint-Dégan, L. Marsille parle de vestiges à l'ouest de Saint-Dégan, ce qui montre qu'au niveau de Saint-Dégan, la voie pouvait soit s'embrancher dans celle de Vannes à Quimper, soit continuer vers le nord.
Pour ce qui concerne une éventuelle continuation au nord de Saint-Dégan, J.-Y. Eveillard propose un itinéraire par le village de Saint-Dégan et le bourg de Brec'h [3, p. 170]. Un itinéraire passant plus à l'ouest à proximité immédiate de l'actuelle D768 semble plus plausible. D'une part, il est compatible avec les observations de L. Marsille, et d'autre part il évite le franchissement de plusieurs ruisseaux et vallées.
Au nord de Pluvigner, les hypothèses sont multiples.
D'après J.-Y. Eveillard, la voie continuerait vers Carhaix par Quistinic [3]. À 5km au nord de Pluvigner, près de Botquesten, une branche s'en détacherait pour suivre la limite entre Baud et Camors et rejoindre le bourg de Baud. Elle continuerait ensuite plein nord vers Kernestic, à 2km à l'est du bourg de Saint-Barthélémy, où elle s'embrancherait dans la voie Vannes-Castennec-Carhaix.
Toutefois, le cadastre de Camors de 1840 [4] montre que le chemin qui va vers Quistinic est très mal aligné sur le parcellaire. On peut par exemple citer la parcelle P2-7 qui est traversée par le chemin. D'après le cadastre, près de Kerauffret en Camors, la voie principale devait, non pas continuer vers Quistinic, mais prendre la direction de Baud. Les parcelles N2-162 et N2-163 semblent être les vestiges d'une voie ancienne de grande largeur se dirigeant vers le nord.
La voie pouvait croiser la Route de Cornouailles (cadastre de Camors de 1840, sections A2/A7 et A5/A6), passer par Locoal Camors et finir par se confondre avec l'"Ancienne route de Baud à Auray" (cadastre de Camors de 1840, section B1). Ainsi, entre Pluvigner et Baud, la voie romaine pouvait suivre un itinéraire peu éloigné de l'actuelle D768.
Quant à la voie qui vient de Quistinic, la mention "Chemin du Pont Augan au Grand Resto" dans le cadastre de Languidic de 1835 (section L1) indique qu'on a réutilisé une voie ancienne, peut-être antique, pour aller de Pont Augan au Grand Resto. Au lieu de chercher un prolongement vers Pluvigner, il faudrait peut-être envisager une fusion dans une voie venant d'Inzinzac, puis un prolongement vers Lambel en Camors et le Chemin de Cornévec (Cornouaille) qui suit la limite de Plumelin et de Grand-Champ.
Y. Autret
Décembre 2018