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La voie romaine de Nantes à Rennes en Ille-et-Vilaine
C. Comte - 2014




La voie romaine Nantes-Rennes en Ille-et-Vilaine

C. Comte - Juillet 2014

Résumé

Cet axe nord-sud permet de mettre en relation Blain avec Nantes et Rennes. Cette page décrit uniquement le tracé en Ille-et-Vilaine.

La voie que nous avons décrite en entre en Ille-et-Vilaine par le sud du département sur la commune de Grand-Fougeray après avoir franchi la rivière de Chère à l'ancien Moulin du Cher à Foulon [1, p. 27]. Elle file pleine nord entre la vallée de la Vilaine et la route nationale N137. Elle croise un axe est-ouest très important, celui d'Angers-Carhaix au point triple des communes de Messac, Bain-de-Bretagne et Pléchâtel.

Introduction

Nous nous servirons du témoignage de Adolphe Toulmouche qui nous laisse ouvrage très complet sur l'histoire gallo-romaine de Rennes [2] qui nous permettra de suivre pas à pas l'entrée de la voie dans l'agglomération rennaise. Il nous fourni en plus une description très précise de la structure de la voie, que le service archéologique rennais a pu valider lors d'une fouille préventive à Bourg-des-Comptes [3]. Nous poursuivrons la lecture des instructions laissées par L.-J.-M. Bizeul [1] archéologue originaire de Blain. Nous présenterons aussi les descriptions faîtes par Paul Banéat [4] pour étayer l'itinéraire de Bizeul ou proposer une alternative. Nous garderons sous le coude l'Atlas des Patrimoines qui nous fournit des liens vers des rapports de fouilles ou de diagnostics du service archéologique rennais. Enfin nous pouvons remercier le CERAPAR qui nous a été d'une aide très précieuse grâce aux prospections qu'il a réalisés.

Commune du Grand-Fougeray

La voie passe probablement près du village de la Hagouais ou "Hagonais" [1, p. 29][4, p. 39] mais on ne sait pas si c'est à l'ouest ou à l'est de celui-ci, de même Bizeul pense que la voie passe à l'ouest ou devant le village de la Bourgeonnais ou "Bourjouinais" [1, p. 29] puis à l'est de la Bergerie [1] et probablement devant l'ancien Moulin de la Bergerie. En effet les moulins ont été construits souvent au bord de ces voies au Moyen-âge ou sur la voie même après sa désaffection comme on a pu le voir sur certaines sections de cette même voie en .

Au nord du village de la Roulais [1, p. 29], Bizeul "retrouve la voie, formant encore une chaussée convexe, quoique ayant perdu en quelques endroits sa couche supérieure de cailloux roulés, et réduite à un fort empierrement de moellons de différentes grosseurs" [1, p. 29]. La voie rejoint un chemin qui existe encore sur la carte IGN au nord de la D56 à 500m à l'est de la Butte du Venay. Ce chemin est présent sur le Cadastre napoléonien de la commune et porte le nom d'Ancien Chemin de la Duchesse, voir la feuille JJ3 [5]. Bizeul nous dit "[qu'elle] va passer à 400m à l'est du moulin à vent du Chesne-Poirier. Sur toute cette lande elle est très apparente et d'une parfaite conservation. Sa largeur est de 20 mètres entre les contre-fossés, un peu aplatis, mais bien marqués, et dont la base n'a pas moins de 5 mètres" [1, p. 32][4, p. 38].

La voie continue par la route qui mène à l'ancien manoir de la Raie ou "Raye" puis passe tout près de celui-ci en le laissant à l'ouest [1, p. 33]. Bizeul nous relate que la Duchesse Anne et les sires De Rohan, seigneur de Blain faisaient halte ici sur leur chemin vers Rennes. Le site Topic-Topos ajoute que le "manoir est précédé d'une cour pavée de blocs de grès qui se trouvait juxtaposée à la voie romaine allant de Blain à Rennes" [6]. La voie plonge ensuite dans le vallon du ruisseau du Plessis puis plus au nord dans celui-du Gras en dessous de Brandeneuf.

Ce point est confirmé par la DRAC Bretagne sur l'Atlas des Patrimoines [7]. Et la prospection faite par le CERAPAR a permis de détecter des "bombés caractéristiques en milieu boisé" et un radier au franchissement du Gras [8, p. 16]. La voie continue vers le nord vers Gras-Launay [1, p. 34] par le chemin situé à 300m à l'ouest du village de Brandeneuf [1, p. 33] où elle passe au milieu du parc éolien. Ce chemin porte le nom d'Ancien Chemin Pavé sur les feuilles DD3 et DD4 du Cadastre napoléonien [5] et ce jusqu'à la limite de commune. Un enclos daté de l'Antiquité est mentionné à 100m à l'est de la voie sur l'Atlas des Patrimoines [7].

Commune de La Noë-Blanche

Dans le prolongement du Chemin Pavé, Sur le cadastre de 1838 de la commune de Messac (la Noë n'étant qu'un bourg avant 1852), un chemin est tracé en direction du Gras-Aulnay sur la feuille K5 [9]. Il délimite toutes les parcelles dans cette zone (le parcellaire actuelle a été complètement revu dans cette zone). Au nord de ce village, un chemin mène à Bénerais. [4, p. 38]. Ce chemin existait déjà en 1838 sur la feuille K4 [9] quand Bizeul relate cet itinéraire [1, p. 34]. Au delà vers le nord, Bizeul indique que la voie doit passer près d'autres villages Plessis, La Brosse et Carrefort [1, p. 64] mais n'en retrouve pas de trace.

Des traces d'occupations et d'enclos datés de l'Antiquité sont mentionnées sur l'Atlas des Patrimoines [10] à l'ouest du bourg de la Noë. Deux lieux-dits portent le nom de moulin : Chaignet et Terre Noire 100m à l'ouest du bourg. Banéat suppose que la voie passerait de même à l'ouest près de Couëgromet ou "Coët-Grannet"? [4, p. 38].

Un second point vient étayer cette hypothèse, ce sont les gués aménagés sur les ruisseaux du Pont au Roux et de Pomméniac qui contourne le Plessis et La Brosse-Robert. Il est mentionné Planche sur la feuille H1 [9] pour trois gués : l'un est situé sur la route de La Brosse à Liais. itinéraire proposé par Bizeul [1, p. 34], le second plus à l'est et au sud-ouest de la Mérinais et enfin le dernier -au nord-ouest de La Brosse entre les confluents des ruisseaux des Fontenelles venant de la Noë de Sagalon et de la Huais venant de la Lande de Bagaron.

En limite des communes de Messac et Bain-de-Bretagne

C'est la feuille G3 [11] du cadastre de 1838 de la commune de Messac qui nous fournit finalement une information importante : sur la limite de commune qui est sur le Ruisselet de Fontenelles au milieu de la Lande du Poué [1, p. 34] est mentionné un Ancien chemin Rennais [4, p. 36]. Ensuite la voie se poursuit vers le nord-est et rejoint le GR39 qui passe à l'ouest du village du Fresne-Erablet [1, p. 34, 37]. Les feuilles du cadastre napoléonien F6, F5 et E4 mentionne toujours ce Chemin Rennais [11].

Dans les terres de la Noë de Sagalon, à l'ouest du chemin actuel qui vient du Carrefort, l'Atlas des Patrimoines mentionne le passage de notre voie [10]. La prospection faite par le CERAPAR a permis de détecter un "bombé" dans le terrain jouxtant le chemin actuel, "une photo aérienne montre la trace de deux fossés parallèles espacés d'une vingtaine de mètres" [8, p. 16]. Un peu au nord où le GR39 qui vient de Messac rejoint le chemin de Carrefort, Bizeul retrouve une "voie pavée" [1, p. 38], le CERAPAR confirme "l'emprise réelle de la voie (8m) qui est beaucoup plus large que le chemin creux actuel. Le bombé y est encore visible" [8, p. 16].

La voie arrive à un "point triple" limite des communes de Messac, Pléchâtel et Bain-de-Bretagne. On trouve encore ici la preuve que les paroisses du Moyen-âge ont pris pour limite des anciennes voies romaines. En effet on est à l'intersection avec la voie Angers-Carhaix [4, p. 36] qui vient de Bain-de-Bretagne et va traverser la Vilaine à Pont-Neuf [1, p. 37] en la commune de Pléchâtel où les traces d'un pont daté de l'Antiquité est signalé par la DRAC Bretagne [10].

Commune de Pléchâtel

La voie continue vers le nord et emprunte encore ici une rampe naturelle formée par l'érosion d'un petit ruisseau qui se jette dans l'Etang de la Huais. Bizeul ne trouve trace de la voie probablement du faite de l'érosion continuelle [1, p. 38], ce que confirme les fouilles préventives faites avant l'ouverture de la carrière de pierre du Tertre des Blosses [12]. Mais il semble que la description faite par Toulmouche et aussi par Banéat [4, p. 36] concorde au moins avec la voie découverte lors d'une fouille effectuée en 1998 sur la commune suivante [3]:

Bizeul retrouve au sommet du plateau la voie dans toute sa puissance: "L'agger a 8 mètres de largeur; chacun des côtés plats de l'agger, 7 mètres; ce qui fait 22 mètres de largeur totale entre les contre-fossés, qui ont chacun 5 mètres de base" [1, p. 38]. Il identifie la voie jusqu'à la Richardière où un chemin mène à gauche vers le Plessix-Bardoult [1, p. 39]. La voie passe ensuite à l'Aubadais [1, p. 39], au nord de ce village au carrefour avec le chemin qui mène au village du Bréhil se trouvait une Croix des Chaussées sur la feuille J2 du cadastre napoléonien [13].

Elle continue par la Faroulais [1, p. 39][4, p. 35] où une villa a été signalée à 750m à l'est du village par la DRAC Bretagne [10]. Au nord de ce même village dans les pièces de terre situées entre le village et les terres du Conac, Bizeul retrouve la voie très apparente dans une petite lande [1, p. 40]. Un site d'occupation antique est signalé par la DRAC au bord de cette voie [10]. Un chemin est tracé en pointillé en 1837 sur la feuille C1 [13]. Le chemin qui est une route goudronnée aujourd'hui descend vers le village de La GréeBizeul à l'époque retrouve des traces de pavage [1, p. 40]. Plus haut il perd sa trace au Perray [4, p. 35] où il pense que le manoir est construit sur la voie même [1, p. 40] et il suit ce chemin qui continue vers le nord. Bizeul pensait que la voie traversait ensuite le Semnon au Grand Moulin, mais le meunier lui indiquât qu'elle passait plus en amont [1, p. 41].

Trois sites d'occupation de l'Antiquité sont confirmés en amont par la DRAC [10]. La prospection faite par le CERAPAR a permis de confirmer son passage au nord des Sept-Brouées dans les terres à l'ouest de la ferme de la Guesdonnière [14, p. 3] et de confirmer aussi un des sites d'occupation. A 100m à l'ouest de la voie, une Croix de la Maladrie est mentionnée sur la feuille B1 [13] au départ du chemin que Bizeul vit descendre vers le moulin, chemin disparu aujourd'hui et qu'on peut placer à l'endroit d'un des sites d'occupation.

Commune de Bourg-des-Comptes

Au bord du Semnon, un "bombé" est signalé par le CERAPAR à l'ouest de la Pitoulais [15, p. 8]. La voie se dirige vers le village de La Chaussée [4, p. 35] en restant à l'ouest où dans un pré, un cultivateur découvrît des restes de la voie [1, p. 43], Bizeul mentionne à La Chaussée des restes d'occupation antique, indiqué sur l'Atlas des Patrimoines [10]. Elle rejoint ensuite la Haute Rue puis la Basse-Rue [1, p. 43][4, p. 35] au nom évocateur et descend la rampe naturelle au nord ce dernier village vers le Ruisseau de la Chalouzais. Le CERAPAR nous dit que des "traces de passages de roues ont été repérées dans le schiste. Les restes d’un gué sont bien visibles au passage du ruisseau..." et un "curieux ensemble de talus fossés jouxte l’ouest de la voie sur une distance de plus de cent mètres" [16, p. 8].

La voie gravit le plateau sur la rive droite de La Chalouzais et arrive aux Noës [1, p. 46]. Sur tout ce parcours, Bizeul ne trouve traces de la voie, cependant son guide lui confirme que la tradition l'intitule Grand Chemin [1, p. 46]. Les fouilles préventives réalisées par la DRAC lors de la construction de la route de contournement du bourg ont confirmés sa localisation à l'est de ce bourg [3, p. 12]. Le rapport confirme au passage la précision des descriptions [3, p. 14-17] faites par Toulmouche  150 ans plus tôt sur la lande de Bagaron [2, p. 243].

Sur la D77 entre les Noës [1, p. 46][10] et la Touche [4, p. 35], Bizeul n'a aucun doute, la route était en restauration, il a identifié la voie par "la quantité considérable de pierres qui en est sortie, toutes cassées de la grosseur du poing, sorte de macadamisage que j'ai reconnue ailleurs" et cela jusqu'au manoir de la Rivière Chéreil [1, p. 46]. Ce manoir réutilise un site d'occupation antique comme l'indique l'Atlas des Patrimoines [10].

Commune de Laillé

Passé la rivière Hodeillé plus aucune trace, sinon au nord de la GripayBizeul signale un fragment de 200m se dirigeant vers la forêt de Bas-Gourdel ou "Traviguel" [1, p. 47]. Au sud de cette même forêt, le CERAPAR signale qu' "un curage de fossé fait apparaître un bombé jaune-orange sur un fond gris, il peut correspondre à l'ancienne voie" [15, p. 8]. Bizeul ne distingue plus rien après et suppose que la voie peut passer entre les fermes Fresnais et Bas-Gourdel [1, p. 47]. Plus au nord on a conservé la tradition qu'un Grand Chemin qui passerait à l'ouest et tout près bourg de Laillé et suivrait peut-être à l'est de la clôture du parc du Château de Laillé [1, p. 47].

Des sites d'occupation antiques sont mentionnés au nord du bourg au village du Nid à l'est de la D77, à Martigné un peu au nord de cette D77 [17]. Le CERAPAR nous signale des ornières de roulement [18, p. 10] aux Ruelles au nord de Laillé à l'ouest de la D277.

En limite des communes de Bruz, Pont-Péan et Chartres-de-Bretagne

D'après Bizeul, la voie suivrait approximativement la limite de ces communes après être passée peut-être aux Ruelles. Elle longerait les villages des Cormiers, de La Clôture et de Rivière-Bizais puis franchirait la Seiche en dessous du village de la Haye [1, p. 47]. Le village de Bizais actuel ne semble pas correspondre, il est à 2km en aval du point de passage mentionné par Bizeul. Pourtant ce village est mentionné sur la carte de Cassini bien à l'est comme nous l'indique notre archéologue, alors erreur de cartographie ou bien un village déplacé, à vérifier d'autant que le Bizais actuel est mentionné comme un site d'occupation antique [17]. Pourtant tous les autres villages concordent avec les Cartes d'état Major (1820-1860) et la carte IGN actuelle. Pourtant après avoir traversé la Seiche, Bizeul dit que la voie suivrait la limite entre Bruz et Chartres, indiquant que le village de la Haye avait été de tout temps scindé entre ces deux communes, chose singulière [1, p. 48] qu'il nous avait déjà fait remarqué sur la section .

La limite actuelle des communes de Bruz et Chartres concordent, mais pas celle de la carte d'Etat-Major. Il faudrait donc retrouver l'historique de ces communes pour confirmer l'information. Cependant après avoir collecté quelques informations auprès des locaux, Bizeul nous apprend finalement qu'une vieille route sans pouvoir confirmer son ancienneté traversait la Seiche à 300 ou 400m en aval de Pont-Péan [1, p. 49] et passait au bourg de la Haye. Cette voie existait encore au moment où on fit construire la nouvelle Route de Nantes par le Pont-Péan pendant le gouvernement du Duc D'Aiguillon (1753-1768).

La voie laisserait à l'est la Chaussairie [1, p. 49] qui a pu recevoir son nom de la voie elle-même. Selon Bizeul, la voie allait rejoindre très haut la route actuelle, la D887 au droit de la Maison du Marais [1, p. 49] en limite avec Noyal-Châtillon. Dans toute cette zone, Bizeul peine à reconnaitre la voie, le pays est cultivé depuis bien longtemps et en a effacé toute traces [1, p. 49]. Toulmouche nous signale qu'un certain M. De Penhouet habitant de Bruz aurait découvert à peu de distance de la route actuelle des fragments de la voie [2, p. 215], à l'ouest semble-t-il, mais cela n'est pas mentionné.

Les découvertes archéologiques peuvent nous indiquer des zones à étudier, la voie servant de colonne vertébrale aux implantations rurales, des sites funéraires peuvent y être implantés à proximité ou à une certaine distance. Voici le détail dans les communes suivantes.

Commune de Bruz

Les fouilles préventives effectuées par la DRAC Bretagne sur cette commune écartent tout passage de la voie entre Fenicat et le rond-point de la Haye de Pan et sur les terres du Butoir. Mais entre les deux rien n'empêche de supposer son passage d'autant qu'on y trouva une villa sur Fenicat même. Un site de gisement minier de surface est mentionné à Doublé près de la D44. Vous pourrez consulter les comptes-rendus des interventions de la DRAC en utilisant le pointeur "Info" sur l'Atlas des Patrimoine [19].

Commune de Chartres-de-Bretagne

De même sur cette commune la DRAC [19] écartent tout passage de la voie près de l'Avenue de la Chaussairie au lieu-dit Les Peupliers. L'Atlas des Patrimoine [19] indique un site funéraire antique à 100m à l'est du cimetière de Violette sur la D887, toponyme à vérifier.

De part et d'autre du Chemin du Pin et des Touches ont été effectuées des fouilles. Une occupation antique est attestée à l'est du chemin et à l'ouest de la Retenue, mais aucune voie n'a été détectée sur toute les zones fouillées. Si les fouilles ont atteint le bord des routes et chemins actuels, les rapports ne mentionnent pas de fossés relatifs à une voie. Si on signale le réemploi de pierre dans les murs de la chapelle de Fontenay, et la découverte d'une monnaie antique, les fouilles aux alentours sont négatives pour cette période.

Cependant, Banéat pense qu'une voie venant de Rennes passe très près de la chapelle de Fontenay et descend au sud vers l'ancien bourg de Chartres [4, p. 34] et va traverser la Seiche en amont du pont actuel [4, p. 34].

Commune de Pont-Péan

Banéat pense contrairement à Bizeul que la voie traverse la Seiche plutôt en amont du Pont-Péan et coupe la D887 à 800m au sud du pont [4, p. 35] et après avoir suivi un chemin rural de 1200m, elle rejoint la route de Laillé [4, p. 35].

En limite des communes de Chartres-de-Bretagne, Saint-Jacques-de-la-Lande et de Noyal-Châtillon-sur-Seiche

D'après Bizeul, la voie suivrait depuis la Maison du Marais la route D887 au moins jusqu'au pont de Blône ou "Blaune" [1, p. 49], une rivière actuellement canalisée le long de la N136 - le périphérique sud de Rennes.

Dans le rapport des fouilles effectuées aux nord de la ZAC de Mivoie à l'ouest de D887 [19], la même hypothèse est proposée. De plus dans la zone fouillée au Vallon à l'est de cette même route et présenté dans ce même rapport, a été découvert une nécropole antique. Plus au sud et du même côté de la route un site funéraire isolé a été dans la zone de fret de la Touche Tizon [19].

Banéat ferait passer la voie qui vient de Fontenay [4, p. 34] plutôt à l'est de la zone de fret de la Touche et au milieu de la zone fouillée du Vallon. et rejoindrait la D887 un peu avant le pont de Blône.

Commune de Rennes

Pour suivre Toulmouche et Bizeul dans la traversée de la ville, il faut se téléporter au XIXe siècle en consultant les archives numérisées du département d'Ille et Vilaine, tantôt le cadastre de 1809 pour le Faubourg de Nantes tantôt celui de 1842 pour le centre-ville [20].

La ville gallo-romaine de Rennes, Condate était dépourvue de remparts jusqu'au milieu du IIIe siècle (voir ). C'était une ville ouverte bâtie selon un plan comme on put le démontrer les différentes fouilles effectuées en centre-ville dont la dernière au couvent des . La connexion des routes romaines aux voies de la cité se faisaient généralement sur un des cardines ou des decumani. Les routes venaient fusionner ou juste à l'entrée de la cité et formaient souvent une "patte d'oie" ou plus loin et formaient de simples bifurcations [2, p. 220]. Toulmouche après avoir énuméré les dix voies qui rayonnent autour de la cité [2, p. 214-218], pense que les quatre portes de l'enceinte gallo-romaine du IIIe ont été construites à l'emplacement de ces voies principales [2, p. 218]. "L’enceinte du Bas-Empire est restée la seule véritable fortification de la ville jusqu’à son déclassement au début du XVe siècle" [21, p. 157].

La porte sud dite Aivière ou Aquaria étaient l'une d'elles, et la voie de Nantes en partait [1, p. 50][2, p. 225], la Vilaine coulait à ses pieds [21, p. 160]. La porte était située tout près de la chapelle Saint-Yves, dans l'axe de la rue des Lauriers [2, p. 228] (plan A5 de 1842 [20]) tout près de la cathédrale, l'actuelle rue Georges Dottin.

La voie filait plein sud par le quartier Champ-Dolent [1, p. 50][2, p. 227], plan D3, situé au sud de l'enceinte gallo-romaine et intégré dans l'enceinte du XVe siècle. L'actuel Boulevard de la Liberté a été tracé sur le remblaiement du fossé de cette nouvelle enceinte. La voie continuait au sud et passait à l'est de l'Arsenal [1, p. 50] [2, p. 227], voir le plan D4 en suivant le tracé du futur Boulevard de la Tour d'Auvergne.

Elle rejoignait ensuite la rue de Nantes à la Tellais [1, p. 50], plan C1, carrefour actuel avec la rue Tiercelin. Un indice intéressant sur cette dernière planche du cadastre, deux toponymes évocateurs: le Champ du Pavé et La Manciau [20] situé au sud de l'actuelle rue du Puits-Jacob. Bizeul nous signale que la voie pourrait passer près de l'ancienne chapelle de la Madeleine [1, p. 50] qui était une léproserie [22] au Xe siècle, elle était située au 169 de la rue de Nantes.

Deux possibilités se présente ensuite. Soit la voie suivait la rue de Nantes jusqu'au pont de Blône et faisait donc un coude au pont. Soit elle filait plein sud depuis la Tellais, passait à l'est de la Madeleine et au milieu du Champ du Pavé, longeait l'avenue de Bréquigny où se trouvait un ancien château du XVIIe, puis rejoignait le pont de Blône.

Références

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  2. Adolphe Toulmouche.Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes. pp. 325. Jausion. Paris. 1847. Document/Bibliographie disponible sur http://books.google.fr
  3. Gilles Leroux."Bourg-des-Comptes (35). Liaison RD 38-RD 48. Déviation routière 3ème tranche. Rapport de diagnostic" - Institut National de Recherches Archéologiques Préventives. pp. 24. 1998. Document disponible sur http://bibliotheque.numerique.sra-bretagne.fr/
  4. Paul Banéat."Voie de Rennes (Condate) à Nantes (Condivicnum)" - Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine. pp. 34-39. 1927. Document disponible sur http://gallica.bnf.fr
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  12. Anne-Louise Hamon."PLECHATEL (35) - Le Tertre des Blosses - DFS de diagnostic" - Institut National de Recherches Archéologiques Préventives. pp. 24. 2004. Document disponible sur http://bibliotheque.numerique.sra-bretagne.fr/
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  19. (2014) Atlas culturel, atlas des patrimoines. Ministère de la culture et de la communication [Ed]. (Cantons de Bruz et Rennes-Sud (35)). Carte interractive disponible sur http://atlas.patrimoines.culture.fr (Consulté le 8/7/2014)
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