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De Pontivy à Rohan, une voie antique ou un chemin médiéval ?




Introduction

Le grand chemin qui reliait Rohan à Pontivy a marqué de son empreinte toute une région. Large par endroits de 20m entre talus, on peut se demander s'il ne correspond pas à une voie antique. C'est la question que nous posons ici.

En 1636, Dubuisson-Aubenay a suivi entre Pontivy et Rohan une voie ancienne qu'il décrit ainsi : "De Pontivi à Rohan (forte Reginea antiq.), 3 lieues, par Noyal, I lieue de Pontivi, grande paroice, exempte d'impost et billot (et dans laquelle est située Pontivi, quoyque paroice aussy), où est la chapelle Ste Noyale (Noyala sancta ex Anglia), el le plus beau, le plus droit chemin et le plus ferme que l'on scauroit veoir, planté de chesnes des deux costé, un peu éclaircis et ruinés par les Espagnols des garnisons de la Ligue, - Ces rabines sont appellées par les wallons: drèves ; par les Cauchois et Roanois : chaines d'arbres. - Ce chemin va jusques à Rohan. An visit militaris, Tab; itiner. : e portu Nannetum Regineam." [1, p. 77].

Dubuisson-Aubenay suggère que le chemin vient de Nantes. Dans une autre note il s'interroge à nouveau : "le chemin Cornuec est un ault chemin pavé qui se trouve vers Pontivi, comme allant de Rhedon ou de Rhennes par Rohan vers Cornouaille". La question que posait Dubuisson-Aubenay en 1636 est toujours ouverte et nous la reposons à nouveau. Doù venait et où allait ce chemin reliant Rohan à Pontivy ? Qu'est-ce que ce chemin Cornuec ?

Un peu d'histoire

Vers 1116, Alain Ier de Rohan a reçu en partage de son frère Geoffroy la moitié ouest du comté de Porhoët, notamment Castennec, Rohan, Pontivy, Mur-de-Bretagne, Corlay, Gouarec et Guéméné-sur-Scorff. Après avoir résidé un moment à Castennec, Alain Ier s'est installé à Rohan vers 1128.

La question qui se pose est celle de savoir pour quelle raison Alain Ier s'est installé à Rohan. Castennec était située au croisement des anciennes voies romaines de Vannes à Carhaix et de Rennes à Quimper. Les richesses minières se trouvaient du côté de Gouarec ou de Pontivy. Dans la vicomté, Rohan se trouve à une position excentrée.

La réponse se trouve peut-être dans un acte de donation qui mentionne un nouveau château à Rohan en 1128: "Alain, comte de Porhoët, donne aux moines de Saint-Martin de Josselin tout l'emplacement situé à la porte du nouveau château de Rohan pour y construire une église et un cimetière" . Il est probable qu'il existait un château à Rohan avant l'arrivée des vicomtes de Rohan.

Bien qu'excentrée dans la vicomté, Rohan pouvait occuper une position stratégique d'une certaine importance. C'est peut-être pour cette raison que les vicomtes de Rohan s'y sont installés et y ont reconstruit un château. Il n'est pas impossible qu'une voie ancienne d'une certaine importance franchissait l'Oust à Rohan pour continuer vers Pontivy.

+ L'histoire des vicomtés de Rohan et de Porhoët en quelques mots

+ La fondation du comté de Porhoët et de la vicomté de Rohan. Le récit de A. de la Borderie

La foire de Noyal-Pontivy

A la fin du XIIIe siècle, il existait en Bretagne des marchés très fréquentés dans nombre de petites bourgades. Il en existait également en des lieux retirés parmi lesquels on peut citer le Mont-Dol, le Menez-Bré, Montbran (mi-septembre), le Marchallac'h, la Martyre (mi-juillet), et Noyal-Pontivy (début juillet) [2, p. 9]. Certaines de ces dernières pouvaient exister avant le XIIe siècle. Elles se trouvent souvent au bord de voies antiques.

Le Mont-Dol se trouve à 2km de l'ancienne voie romaine de Carhaix à Avranches, et au point d'aboutissement du Grand Sillon qui permettait de traverser le marais de Dol et de relier Alet à Dol. Montbran se trouve sur la commune de Pléboulle, au bord de la voie romaine de Carhaix à Alet. Le Marchallac'h se trouve sur la commune de Boquého, au bord d'une voie ancienne venant de Quintin. Le Menez Bré se trouve au croisement de voies anciennes reliant Carhaix à Tréguier, et Saint-Brieuc à Morlaix. La Martyre se trouve près de l'ancienne voie romaine de Carhaix à Landerneau. Il est probable qu'il en est de même pour Noyal-Pontivy d'autant plus que la foire est associée à un important lieu de culte, celui de Sainte-Noyale, martyre du VIe siècle.

D'après une enquête de 1479, la foire de Noyal étaient la plus importante de Bretagne: "quelle foire de Noyal est tenue & réputée notament la plus belle grande foire & proffitable pour le bien de la chose publique, & où il abonde plus de Marchands forains estrangers & marchandise que foire qui soit ence païs & Duché de Bretagne" [3, p. cxxiii].

Un autre texte rapporte qu'un jour de 1522 la ville de Morlaix fut pillée parce la plupart des marchands de Morlaix étaient à la foire de Noyal, et au même moment le comte de Laval tenait à Guingamp une montre générale [3, p. 250].

La foire de Noyal commençait le 5 juillet et durait une semaine. C'était l'une des plus importantes de Bretagne et sans conteste la plus importante de la vicomté de Rohan. On venait des marches de Bretagne et aussi de l'étranger. Les marchands pouvaient ensuite se rendre à celle de la Martyre, la plus importante du Léon, qui commençait à la mi-juillet [2, p. 266].

Un pont à Pontivy

Selon la légende, un pont avait été construit à Pontivy en 690 par saint Yvi [4, p. 6]. En fait la première mention d'un pont à Pontivy date de 1228: Alain V de Rohan se voit reconnaître la possession d'une "terre située à l'extrémité du pont de Pontivy" [4, p. 6]. Toutefois, un passage pouvait exister sur le Blavet à Pontivy avant le XIIIe siècle. Alain IV de Rohan possédait une coutume, le passagium, qui lui permettait de percevoir des taxes sur les marchandises passant à Pontivy. Il donne une partie des revenus aux moines de Saint-Martin de Josselin en 1205 [4, p. 6].

Les campagnes militaires de 1342 et 1345

En novembre 1342, le roi d'Angleterre Edouard III avait débarqué à Brest dans le but de prendre Vannes, Nantes et Rennes, avec, d'après Froissart, une armée de 12500 hommes. A Carhaix, il avait scindé son armée en deux, confiant la prise de Rennes au comte de Northampton. Le chemin suivi par ce dernier passe par Guéméné-sur-Scorff, Pontivy, Rohan, Ploërmel, Redon et Rennes.

En 1345, un raid effectué par Dagworth part également de Brest, rejoint d'abord Carhaix avant de prendre la direction de Rennes pour franchir l'Oust à Cadoret au sud de Pleugriffet. Dagworth semble avoir suivi l'ancienne voie romaine de Carhaix à Vannes jusqu'à Castennec, puis l'ancienne voie romaine qui mène à Rennes.

Northampton, quant à lui semble quitter l'ancienne voie romaine de Carhaix à Vannes à Guéméné-sur-Scorff pour rejoindre Pontivy puis Rohan. Dans la mesure où à cette époque de l'année, une armée peut difficilement se déplacer sur des voies non pavées, la question de l'existence d'une voie d'importance passant par Pontivy et Rohan est reposée.

+ Les campagnes du roi d'Angleterre Edouard III en Bretagne - 1342 et 1345

+ La campagne de 1342 du roi d'Angleterre Edouard III en Bretagne - Extraits du récit de A. de la Borderie

+ La campagne de 1345 du roi d'Angleterre Edouard III en Bretagne - Extraits du récit de A. de la Borderie

La carte de Cassini

La carte de Cassini mentionne l'ancienne route de Pontivy à Rohan, de même que la route royale n°164 de Brest à Angers, notamment entre Pontivy et Josselin. L'actuelle D2 reliant Pontivy à Rohan n'avait pas encore été construite, alors que l'actuelle D764 qui relie Pontivy à Josselin l'était (anciennement route royale 164).

A l'est de Rohan, la carte de Cassini indique trois liaisons possibles, vers Loudéac, Plémet et Merdrignac. Comme les liaisons vers Loudéac et Plémet bifurquent à angle droit vers le nord, la seule continuation possible à l'est de Rohan d'après la carte de Cassini semble être Merdrignac puis Rennes.

En reprenant l'itinéraire en sens inverse, à Merdrignac, en venant de Rennes par Saint-Méen-le-Grand, la carte de Cassini montre un embranchement vers le sud-ouest menant directement à Pontivy par la Trinité-Porhoët, Bréhan et Rohan. Après Pontivy, cette route se prolonge vers le sud-ouest pour rejoindre Rosporden par Guéméné-sur-Scorff, Ploërdut, Priziac, Le Faouët, et Scaër.

La carte de Cassini montre qu'il existait une liaison de Rennes à Quimper par Rohan et Pontivy. Il reste à déterminer si cette liaison a une origine antique ou pas.

La route représentée sur la carte de Cassini semble avoir été précédée sur certaines sections d'une autre plus ancienne. C'est le cas entre Merdrignac et la Trinité-Porhoët où le cadastre napoléonien mentionne un "Vieux chemin de la Trinité à Merdrignac" passant plus à l'ouest. Le début de cette section est considéré comme un élément de la voie romaine de Rennes à Carhaix [5].

Entre Scaër et Quimper, la route de Cassini bifurque vers le sud pour rejoindre à Rosporden la route de Vannes à Quimper. Une voie ancienne plus directe semble probable entre Scaër et Quimper [6, p. 196, p. 432]. Depuis le nord-est de Quimper, elle suit l'actuelle D115. Sur la commune d'Elliant, elle passe à 200m au sud du bourg, à 200m au nord de Keryannic, à Penker Kerdaénès, Croazic et Ty Dour [6, p. 196]. Au bord de ce chemin, au sud du bourg d'Elliant, une pierre de 1m12 de haut, en forme de pyramide tronquée rappelant les stèles de l'âge du Fer, pourrait être un milliaire [6, p. 432]. Le chemin traverse la commune de Tourch. Sur la commune de Scaër il passe Pont Planche, Pont Vibert, à 200m au nord de Locunduff, à Coadigou, et à 500m au sud du bourg [6, p. 432].

Sur l'ancien chemin entre Pontivy et Rohan

Noyal-Pontivy

Sur la commune de Noyal-Pontivy, l'ancienne route de Pontivy à Rohan correspond dans le cadastre napoléonien au "Chemin rural n°23 de Noyal à Kerjan", puis au "Chemin rural de Noyal à Bodiquel" puis à l'"Ancien chemin de Pontivy à Rohan".

L'histoire de Noyal-Pontivy est rappelée en détail dans . C'est une paroisse primitive. Le bourg primitif se trouvait près de la chapelle Sainte-Noyale où sainte Noyale se serait installée au VIe siècle. Vers 1420 le bourg s'est déplacé pour s'établir à l'emplacement actuel. Une motte féodale est également signalée dans le bourg actuel château de la Motte à l'emplacement de la mairie).

A 1km à l'est du bourg, à 200m sud du chemin, le nom de village le Strat (Lestrade dans le cadastre napoléonien) semble évoquer un chemin (chemin de l'étrat?).

A 500m à l'ouest de Kerjean, à 50m au sud d'un chemin d'exploitation, un pont ruiné sur le ruisseau de Belle-Chère marque l'emplacement de l'ancienne route. Monsieur Even qui habite Kerjean nous a montré dans les champs l'emplacement exact de l'ancien chemin qui était par endroits large de 20m entre talus. Il indique qu'il a toujours entendu les anciens parler du "Chemins des Rohan", et aussi du "Chemin de Botrez".

Le village Kerjean est mentionné dans un texte de 1279: "Le samedi après la fête de saint Mathias apôtre, Eon Picaut, chevalier, avec le consentement de Guillaume Picaut, écuyer, son fils aîné, vend à Jocelin de Rohan, fils d'Alain vicmote de Rohan, tout ce qu'il possédait "in villa Johannis", et ses dépendances, en la paroisse de Noyal, diocèdes de Vannes pour 20 livres" [7, n°376]. Monsieur Even de Kerjean nous a rapporté que d'après les anciens, une maison de Kerjean était un relais-étape sur le grand chemin. Elle avait l'aspect d'un petit manoir ou d'une maison noble avec une cheminée monumentale, et à l'étage des fleurs de lys de couleur ocre sur des murs blanchis à la chaux. Elle a été détruite en novembre 2012.

Gueltas

Sur la commune de Gueltas, le cadastre napoléonien mentionne l' "ancienne route de Pontivy à Rohan" (section E5 et E4).

Crédin

Sur la commune de Crédin, le cadastre napoléonien mentionne le "chemin de Pontivy à Rohan" (sections B1 et B2).

L'ancien chemin a été détruit lors du remembrement des années 1970. A l'occasion de l'expulsion des moines de Timadeuc, Louis Chamaillard (1846-1885), directeur du Courrier des Campagnes et du Morbihannais, est venu à Rohan le 6 novembre 1880 par l'ancien chemin. Il relate ainsi son passage entre Kerhouin et la Croix Jégou: "Nous rencontrons un loup! un vrai loup! il se promène tranquillement sur la lande".

Saint-Gouvry

Sur la commune de Saint-Gouvry, le cadastre napoléonien mentionne le "chemin de Pontivy à Rohan" (section 4).

Rohan

On rejoint Rohan par la Croix Jégou, le "Chemin de la Diligence" et la Haie.

La chapelle Notre-Dame de Bon-Encontre a été édifiée en 1510 sur la rive est de l'Oust par le vicomte Jean II de Rohan. Elle marque un point de franchissement l'Oust. Elle a été construite sur une esplanade aménagée dans la colline qui borde l'Oust en face du château.

On ignore s'il y avait un pont à Rohan avant 1510. Le pont Notre-Dame sur l'Oust a peut-être été construit en même temps que la chapelle. Il a été détruit en 1961 et remplacé par un pont moderne. En 1859 on y avait aménagé une arche pour laisser passer les péniches. Une lithographie de 1826 montre deux arches. Pour plus de détails, on pourra consulter le document de la mairie de Rohan "Rohan avant Rohan ! Une occupation humaine ancienne" [8].

Un prolongement au nord-est de Rohan ?

Une voie antique orientée est-ouest a été repérée par prospection aérienne au Champ Fablet en Rohan [9, pp. 305-317]. Elle a été reconnue sur 650m. Les fossés sont distants de 10m.


Voie antique probable répérée au Champ Fablet en 2015

La voie repérée en 2015 est très proche d'un chemin qui existait encore en 1952 [10]. Ce chemin passe à l'extrémité nord de l'actuelle ferme du Champ Fablet qui n'existait pas en 1952. Vers l'ouest, il vire légèrement au sud pour rejoindre la Haute Ville. Il pourrait descendre sur l'Oust en suivant le talweg qui se trouve à 150m au nord du Pont de l'actuelle D2 sur l'Oust.

A l'est du Champ Fablet, la continuation du chemin pourrait être indiquée par des mentions indiquées dans les cadastres du XIXe siècle. On trouve en effet la mention "Chemin du Gué de Rohan" dans le cadastre de Saint-Samson de 1841 (section B3) et dans celui de Bréhan de 1841 (sections M1 et N4). La première mention apparaît sur la limite de Saint-Samson et de Bréhan, au sud du village du Grégaulé, au lieu-dit "Sous la Ville". La seconde mention apparaît à 200m au sud du Vieux Moulin en Saint-Samson. Elle est d'autant plus intéressante qu'elle indique un premier passage sur le ruisseau d'Estuer au Vieux Moulin (mention Pont du Vieux Moulin), et un second à 150m au sud (mention Chemin du Gué de Rohan).

A l'ouest de "Sous la Ville", le cadastre de 1841 de Bréhan n'indique pas de continuation mais un changement de direction vers le sud, et un changenent de nom du chemin ("Chemin de sous la ville au grand village"). Ceci nous indique qu'il ne subsiste qu'une section du "Chemin du Gué du Rohan" qui a partiellement survécu parce qu'elle servait à desservir le Grand Village. A l'origine le "Chemin du Gué du Rohan" devait rejoindre Rohan à l'ouest. Les derniers vestiges ont disparu après 1952.

Sans pouvoir reconstituer complètement l'itinéraire, une branche d'apparence très ancienne voire antique, semble apparaître vers le nord-est dans la continuation du chemin de Pontivy à Rohan. Le franchissement du Lié devait s'effectuer entre La Chèze et Saint-Etienne-du-Gué-de-l'Isle, peut-être près du Moulin de la Fosse. De là, le chemin devait continuer dans la direction de La Ferrière. Il pouvait ensuite croiser ou s'embrancher soit dans la voie antique de Vannes à Corseul, soit dans celle de Carhaix à Rennes.

Cette voie a sans doute été abandonnée au cours du Moyen Age au profit d'une liaison plus directe entre Rohan et La Chèze (actuelle D17).

A l'est du chemin de Pontivy à Rohan, une seconde continuation vers l'est existait également vers Bréhan puis vers Saint-Méen-le-Grand par la Trinité-Porhoët. A ce jour, rien n'indique qu'elle a une origine antique.

Un prolongement au sud-ouest de Pontivy ?

La voie antique de Quimper à Rennes a été étudiée en 1989 entre Quimper et l'Ellé [11]. Deux jalons semblent probables: Rosporden et Lanvénégen.

Le franchissement de l'Ellé pouvait s'effectuer à l'ouest du Rhède en Lanvénégen. A partir de là, la situation devient plus incertaine. La voie pouvait se diriger vers Kernascléden ou bien vers Inguiniel. Dans le second cas, la voie continuerait alors par Bubry et Melrand pour rejoindre Castennec puis Rennes.

Des indices mentionnés dans les cadastres du XIXe siècle permettent également de penser que la voie se dirigeait, non pas vers Castennec, mais vers Pontivy. Le cadastre de Locmalo fournit deux mentions intéressantes en un lieu situé à la limite de Locmalo, Guern et Bubry: "Chemin pavé" et "Chemin nommé hent coch Guern" (section C4). L'existence d'un ancien chemin menant à Guern est ainsi attestée.

Sur la commune du Sourn, on retrouve une autre mention d'un ancien chemin de Guern: "Ancien chemin de Guern à Pontivy" (cadastre du Sourn de 1846, section H1). Un "Vieux chemin peu fréquenté" est également mentionné (cadastre du Sourn de 1846, section H1). Il s'agit vraisemblablement de la continuation de l'ancien chemin de Guern à Pontivy. Elle passe au nord du Sourn avant de remonter vers Pontivy.

Ainsi, un ancien chemin partait de Pontivy en direction du sud-ouest. Au lieu-dit La Pierre Fendue (Mein feulet) sur la commune du Sourn, le chemin se divisait, une branche partait vers Guern et une autre vers Bieuzy ("Ancien chemin de Bieuzy à Pontivy", cadastre du Sourn de 1846, section G2).

En conclusion, l'esquisse d'un ancien chemin qui reliait Quimper à Pontivy commence à dégager. Il croisait la voie romaine de Vannes à Carhaix à 3km à l'ouest de Guern et pouvait être utilisé pour aller de Quimper à Castennec. Il reste à déterminer s'il s'agit d'une voie antique.

Conclusion

Une liaison existait vraisemblablement entre Pontivy et Rohan dès le début du Moyen Age. Bien que l'état actuel des connaissances ne permette pas de l'affirmer, cette liaison peut avoir une origine antique. C'est peut-être son existence qui a incité les Rohan à quitter Castennec pour venir s'installer à Rohan. A l'est de Rohan, un prolongement semble apparaître vers le nord-est. Le Lié serait franchi à 2km au sud de La Chèze. A l'ouest de Pontivy, un autre prolongement vers le sud-ouest et peut-être Quimper ne semble pas impossible.

Textes et photographies

Y. Autret, D. Rouault, Association "Idée Halles" de Rohan.
Mai 2013. Révision avril 2014, juin 2017.

Références

  1. Dubuisson-Aubenay. Itinéraire de Bretagne en 1636, d'après le manuscrit original. Tome 1 avec notes et éclarcissements par Léon Maître et Paul de Berthou,.... Société des bibliophiles bretons (Nantes). 1898. En ligne sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k73687p
  2. Foires et marchés en Bretagne à travers les siècles. M. Duval. Editions Breizh Hor Bro. Elven 1982.
  3. P.-H. Morice et C. Taillandier. Mémoires pour servir de preuves à l'histoire ecclésiastique et civile de Bretagne: Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, composée sur les auteurs et les titres originaux, ornée des divers Monumens, & enrichie d'un Catalogue Historique des Evêques de Bretagne, & d'un nouveau supplément de Preuves. Paris, Delaguette, 1750-1756. En ligne sur http://books.google.fr/books?id=ExRCAAAAcAAJ
  4. A. Bourriquen. Les origines de Pontivy et les vicomtes de Rohan aux XIIe/XIIIe siècles. Communication du 3 septembre 2009 au congrès de la SHAB à Pontivy. En ligne sur http://www.tudchentil.org/IMG/pdf/Les_vicomtes_de_Rohan_et_les_origines_de_Pontivy.pdf
  5. J.-Y. Eveillard. La Voie Romaine de Rennes à Carhaix : recherches autour d'un itinéraire antique. Université de Brest - C.R.B.C.. Brest 1975.
  6. P. Galliou. Carte archéologique de la Gaule Finistère. Maison des Sciences de l'Homme. 495 pages. Paris 2010.
  7. L. Rosenweig. Cartulaire général du Morbihan : recueil de documents authentiques pour servir à l'histoire des pays qui forment ce département. Lafolye. Vannes 1895. En ligne sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k91425h
  8. Mairie de Rohan. Rohan avant Rohan ! Une occupation humaine ancienne. En ligne sur http://www.rohan.fr/pdf/histoire_de_rohan.pdf",
  9. P. Naas. Rapport de prospection archéologique diachronique de l'Oust et de la Vilaine à la pointe du Raz. Service régional de l'archéologie de Bretagne (SRA). 2015 RAP03071_1. En ligne sur http://bibliotheque-numerique-sra-bretagne.huma-num.fr/s/sra-bretagne/item/29443
  10. Photo aériennes IGN 1950-1965. En ligne sur http://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-3.062940&y=48.070046&z=8&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN-EXPRESS.STANDARD&layer2=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS.1950-1965&mode=doubleMap
  11. H. Guillou. Un tronçon de la voie romaine Quimper-Rennes (de l'Odet à l'Ellé.. Mémoire de Maîtrise. UBO 1989.